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Ça commence par la fin

by Elisa Palmer
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Samedi 29 mai 2010 – Paris (IDF)

 

Charles Baudelaire : Il y a dans l’acte d’amour une grande ressemblance avec la torture ou avec une opération chirurgicale. (Les Fleurs du mal)

Love Can Damage Your Health – Télépopmusik

  • Interprètes : Emmanuelle Béart (Gabrielle), Michaël Cohen (Jean), Léopold Kraus (l’enfant), Jean-Paul Dubois (le serveur de café)

  • Distribution : Arp Sélection

  • Durée : 1h28

  • Date de sortie : 26 mai 2010


Ça commence par la fin – La bande-annonce

Les critiques ont – quasi unanimement – descendu ce premier film de Michaël Cohen.

 

Quelques exemples, glanés ça et là :

 

Le Figaroscope : Refrain connu, les histoires d’amour finissent mal en général. Confiez-en une à un couple d’acteurs, unis dans la vraie vie, Michaël Cohen et Emmanuelle Béart, et ils vous pondent une espèce de film catastrophe (…) où la passion amoureuse se transforme en une guerre des sexes bourrée de clichés.

Les Inrockuptibles : Michaël Cohen (…) met en scène avec un peu trop de lourdeur cet amour impossible. (…) Le scénario, plus que de tourner en rond, est souvent assez maladroit. (…) Emmanuelle Béart, fragile, à vif, a beau tout donner, il lui est ardu de sauver le premier film de celui dont elle partage la vie.

Ouest France : Malgré la vraie passion que le couple peut y mettre (…) on est plus agacé qu’ému et troublé par ce mélodrame emprisonné dans un formalisme extrême.

Télérama : On ne se réjouit pas de démolir cette « histoire d’amour dans le désordre », où (ils) semblent jouer leur vie… Mais sa sincérité n’a d’égale que sa maladresse.

Le Monde : Manque d’invention du scénario et de la mise en scène.

TéléCinéObs : Un homme et une femme se déchirent sous nos yeux. Soit. Mais quand l’écran se transforme en trou de serrure et met en scène une illustration du Kama-sutra pour peep-show de stars et une passion hystérique vociférante, le sentiment d’assister à un spectacle exclusivement destiné à ceux qui l’ont orchestré débouche sur un embarras sans nom.

 

1.2.3 Critiques.

Film catastrophe, amas de clichés, lourdeur et maladresse, formalisme excessif, manque d’inventivité en termes d’histoire et de mise en scène, sentiment de malaise devant ce film où on deviendrait presque voyeurs…

And Etc Etc Etc.

Je vous l’avais dit…

Et, on se demanderait presque comment va, aujourd’hui (après la sortie du film), dans la vraie vie, le couple Béart/Cohen ?

Alors oui ou non ?

Est-ce que « Ça commence par la fin » nous impose réellement, pendant près d’1h30, un truc excessivement gênant, à savoir une histoire d’amour qui « part (trop souvent) en couille » (dans tous les sens du terme) ?

Pour être franche, j’en doute, je ne sais pas, et je m’en fous pas mal (aussi).

 

En revanche, je veux bien vous raconter mon histoire du film. Avec, cela va sans dire, toutes les critiques en moins, parce que j’ai comme l’impression que, de ce point de vue, je suis déjà un peu en retard…

 

 

 

 

 

 

 

Ça, c’est Paris. Un Paris ensoleillé. Ses terrasses de café. Le Turgot dans le 9ème (je crois). Elle boit des cafés. Elle mange des citrons, avec la peau. Elle boit, également, de la bière. Et, elle fume, beaucoup. Lui, il passe son temps à la regarder. À la regarder vraiment, quoi.

 

Elle travaille dans une entreprise qui « aide des entreprises à se monter ». D’ailleurs, à ce sujet, il se fout un peu de sa gueule. Lui, il écrit un livre sur les moments d’ensoleillement des terrasses de café à Paris. D’ailleurs, à ce sujet, elle se fout aussi un peu de sa gueule.

 

Elle n’est jamais seule. Enfin, elle a toujours des amants. Des tas d’amants « qui la rassurent ». Eux deux, ils « baisent » la plupart du temps à la va-vite dans des toilettes de bar. Elle parle simplement. Un « parler cru ». Et, elle le quitte souvent. Comme on ferme un peu – genre – une porte western.

 

Gabrielle : Je te quitte.

Jean : Pas moi.

 

Il n’y a pas de règles. Tout crée le désordre. On ne sait pas « c’est quel moment dans l’histoire ». On s’accroche à sa barbe, qui nous donne quelques indices de temps. Il dit que sa barbe le protège de ne pas être nu. Ils sont quand même nus, souvent.

 

C’est (toujours) la même histoire. Ils se rencontrent. Ils s’aiment. Ils se déchirent. Ils se séparent. Et ils pleurent. Tout pareil, avec des paroles, tantôt naïves, tantôt dégueulasses, mais dans un bordel sans nom, et plusieurs fois, histoire de…

 

Gabrielle : Je suis une abrutie, je t’aime.

Jean : La prochaine fois que tu me quittes, je te tue.

 

Elle crie n’avoir pas de limites. Aucunes limites. (Sauf qu’on se rend compte à quel point, lui, c’est pire.) A défaut de train, il se jette même de sa fenêtre. Par chance, rien de cassé à l’extérieur.

 

Tout le film, elle a peur, et c’est tout. Crises de panique et peurs plurielles autour de lui et de l’amour pathologique qu’elle lui porte. Quant à lui, il a simplement peur qu’un beau jour, elle cesse – juste – de l’aimer.

 

Gabrielle : Je ne voulais pas lâcher ta main, mais je pensais qu’on avait pris une décision, et qu’on allait l’assumer.

Jean : Tu es revenue me chercher ?

Gabrielle : Oui, j’ai fait ce que tu n’as jamais cessé de faire.

 

Alors, que le film soit mal fait, et qu’il y ait des maladresses cinématographiques, techniques, dans les dialogues…, qui ne donnent pas forcément les bonnes combinaisons, peut-être qu’au final, ça tombe plutôt sous le sens.

 

PS : C’est tout de même une histoire d’amour.

 

Elisa Palmer / LUXSURE

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2 comments

elsa 22 juillet 2010 - 23 h 21 min

Je n’ai pas vu le film, ne sais pas si j’irais.
Mais amusant l’article, et belle description aussi.
Pour de vrai : )

Elisa Palmer 8 août 2010 - 3 h 14 min

Merci Elsa.

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