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ART NOUVEAU REVIVAL au Musée d’Orsay

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parue dans la revue Elle, n° 1011, 6 mai 1965

Le propos de l’exposition était ambitieux: démontrer dans quelle mesure l’Art Nouveau, mouvement éphémère sous cette dénomination, a néanmoins influencé les courants artistiques des année trente, soixante et soixante dix.

 

Chêne, verre cathédrale, charnières laiton, roulette buis Paris, collection Kiki et Pedro Uhart © Collection Kiki et Pedro Uhart

La division de l’exposition en cinq parties (L’hommage des Surréalistes, Design organique, Psychédélisme, C’est à la mode!, Naturalisme) permet d’apprécier une quantité très importante de pièces, mais plus on avance dans la visite plus le fil conducteur devient ténu, au profit d’une succession de découvertes plus ou moins heureuses.

 

 

 

 

Cuir, cheveux, polyester, peinture acrylique, verre, métal, miroir Maastricht, Gallery Mourmans © Erik & Petra Hesmerg / The Gallery Mourmans © Allen Jones

Ainsi proposer sur une même estrade le sublime Paravent provenant de la Casa Mila (Gaudi, 1909) et la Table sculpture (Allen Jones, 1968) est une entreprise audacieuse: se confrontent ici le style Art Nouveau, profondément rattaché aux notions d’«organique» et de vivant de par ses courbes et arabesques végétales, mais aussi à priori féminines, faisant appel à nos sens et à notre imaginaire, et son antithèse la femme-table, proposition purement frontale et sexuelle. L’objet/ hommage à la femme versus la femme-objet, l’érotisme versus la pornographie.

Place est faite également pour des pièces imposantes: la monumentale Living sculpture (Panton, 1979), sorte d’aire de jeux pour adultes parfaitement régressive, comme symbole de la corrélation entre psychédélisme et Art Nouveau, ou encore l’inévitable station de métro de Guimard.

Les mélomanes fous de vinyles pourront se pâmer devant une collection de 33 et 45 tours aux pochettes hallucinées des plus réussies, telles That’s the story of my life (Lou Reed & The Velvet Underground), mais aussi, plus inattendu, Johnny Halliday, Olympia 6, et plus inattendu encore, Pour un peu d’amour d’Herbert Leonard.

 

1968, 45-tours Série Parade, Mercury / Philips © Photo Claude Delorme / Mercury

L’influence des courants artistiques référencés sur les médias , la publicité et bien sûr les objets du quotidien s’exprime notamment dans une impressionnante collection de chaises, et trouvera son point d’orgue empli d’humour surréaliste dans La Mouche de Francis Havier Lalanne, dont je vous laisse découvrir l’usage.

On savoure au final cette exposition comme une caverne d’Ali Baba, où le beau, le drôle, le désuet et le provocant se bousculent, et c’est déjà bien.

Attention, c’est jusqu’au 4 Février.

Camille Salmon


 

 

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glace biseautée sur âme de bois Paris, musée d'Orsay © RMN (Musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojéda

La Celle-les-Bordes, collection particulière © Photo Claude Caroly © Adagp, Paris 2009

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3 comments

marie-odile 19 janvier 2010 - 1 h 29 min

Bien envie d’y aller 🙂 Surtout s’il y a du Gaudi que j’apprécie particulièrement.

Laurent ka 19 janvier 2010 - 3 h 05 min

J’y cours…..maintenant.

Edith Le Dico 22 janvier 2010 - 11 h 00 min

Et moi j’y vole par la pensée ! Belle chronique en effet

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