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Greg Sino, photographe de mode

by pascal iakovou
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Mannequin : Alona Kravchenko, agence Mademoiselle

Mannequin : Alona Kravchenko, agence Mademoiselle

Greg Sino, photographe mode et beauté, est fondateur de Paris agency. L’agence, orientée luxe, regroupe des professionnels de la photo, de la coiffure bien-sûr, mais également du stylisme, du maquillage, de la vidéo et de la post-production. Elle est régulièrement sollicitée pour des éditos.

Dynamique, passionné et impressionnant de références culturelles, Greg Sino nous parle de ses motivations, de ses envies et de ses influences…

Greg Sino, quel est votre parcours ?

Je pratique la photo depuis mon plus jeune âge, mais avant de m’y consacrer réellement, j’ai été batteur de jazz, puis conseiller juridique pour le forum Pixelistes, l’un des plus grands sites de photographes francophones, qui regroupe des personnes de talent exposant dans tous les domaines. Cette expérience m’a donné l’occasion d’être en contact avec de nombreux photographes, notamment Olivier Chauvignat dont j’aime beaucoup le style propre et épuré. C’est en collaborant avec eux que j’ai perfectionné mes connaissances.

Dans quel esprit travaillez-vous ?

J’aime les gros shoots, avec plusieurs mannequins, dans des lieux exceptionnels. Au niveau des vêtements, je privilégie le luxe : Christian Dior, Vivienne Westwood, Cerruti… Je suis sensible aux belles pièces, aux matières nobles. Je passe également, avec mon équipe, beaucoup de temps à chercher de nouveaux créateurs. On se rend notamment aux défilés, Haute Couture ou dans des écoles de mode. Il est important de trouver les nouveaux acteurs de demain ; ça rafraîchit, c’est inspirant !

Parlez nous de vos inspirations…

Je m’inspire surtout de la peinture, de la période surréaliste notamment. Je suis un grand admirateur de Dali. La littérature m’influence également ; Sartre et Vian en particulier.

Un rêve professionnel encore pas réalisé ?

Un shoot à Moscou dans un lieu historique tel que la Place Rouge. La culture russe m’intéresse beaucoup, la littérature en particulier. Crimes et châtiments, de Dostoïevski m’a beaucoup marqué. Je suis fasciné par le personnage de Raskolnikov, étudiant en droit, qui montre à la fois le pire et le meilleur de l’être humain. J’aimerais faire ressortir cela chez un mannequin homme.

Justement, en ce qui concerne les mannequins, y-a-t-il un type de personnes qui vous inspire particulièrement ?

Tout dépend du shoot. La mode nécessite une grande rigueur, un décor en adéquation avec le stylisme, une lumière s’approchant le plus possible de la perfection. Je me dirige donc naturellement plutôt vers des mannequins originaires de Russie ou d’Europe de l’Est, qui dégagent selon moi une certaine dureté, une froideur et un grand mystère. Par exemple, j’ai shooté à trois reprises un mannequin polonais : Ola Podgorska, de l’agence Mademoiselle. Ola peut donner un regard aussi dur que le diamant, mais elle peut se transformer en une femme douce et délicate. Je travaille cependant aussi très souvent avec des mannequins d’Afrique et des Caraïbes.

Qu’est-ce qui fait, selon vous, un shooting réussi?

C’est un cocktail. Tout d’abord, un shooting part souvent d’une collaboration réussie avec un magazine. A cet égard, je suis vraiment satisfait de notre rencontre avec Luxsure qui a tout de suite compris notre univers. Ensuite, il y a la capacité du photographe et de son équipe – j’ai d’ailleurs la chance de travailler avec un très bon styliste, Hicham Riffy – à mettre en valeur un vêtement en tenant compte de la femme qui le porte, en la représentant dans sa vérité la plus totale; tout cela dans l’innovation. Il faut être capable de jouer avec la femme d’aujourd’hui tout en sachant puiser dans le passé. Il est important de le respecter.

Quels photographes admirez-vous particulièrement ?

J’apprécie énormément le travail de Patrick Demarchelier. Il sait allier une gestion très pointue de la lumière à un style très particulier qui n’appartient qu’à lui. Celui de David Lachapelle également, pour sa créativité sans failles. J’ai été particulièrement séduit par sa dernière série : « Déluge ».

Une série, une photo qui vous émeut particulièrement ?

Une image de la série « A fashion fairytale » de Demarchelier m’obsède particulièrement : celle où le mannequin, Natalia Vodianova, exécute un pas de danse, pieds nus sur un muret. Je suis très sensible au geste de la mannequin, dans ce contexte improbable. J’aime les images dans lesquelles il y a un mouvement, celui d’une jambe, d’un voile qui s’envole. « La couture est dans le pré», du même photographe, me touche beaucoup aussi.

Que trouvez-vous le plus difficile dans le métier de photographe ?

De rester un artiste et ne pas céder à la tentation financière.

www.parisagency.net

By Isabelle Huber

Shooting à l'hôtel Château Frontenac. Mannequins : agences Hourra & Mademoiselle

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Mannequin : Ola Podgorska, agence Mademoiselle

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Madyson 19 mai 2013 - 20 h 28 min

Je trouve ses photos superbe ! j’aime le shooting ! les photos l’originalité des shoots !

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