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Soul Survivors à la Galerie de l’Instant

by Marie Odile Radom
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You ain’t giving me no quarter / I’d rather drink sea water / I wish I’d never had brought you / It’s gonna be the death of me.

Soul survivor, soul survivor / Soul survivor, soul survivor / Soul survivor, soul survivor / Soul survivor, soul survivor / Gonna be the death of me / It’s gonna be the death of me.

© Dominique Tarlé

© Ethan Russell

Dès les premières notes de Soul Survivor, la voix déjantée de Keith Richards chante en voix témoin sur cette pré-version et pose des paroles plus marmonnées que prononcées en l’absence de Mick Jagger. Un peu plus tard, la guitare de Keith fendra l’air et emmènera le titre dans une autre dimension en pleine verve rythmique. Cette version de Soul Survivor est celle de la réédition d’Exile on Main Street, l’un des meilleurs albums des Rolling Stones.

© Dominique Tarlé

© Dominique Tarlé

Le 10 mai 2010 est sortie dans les bacs une nouvelle édition de Exile on Main Street agrémentée de 10 titres inédits. Cet album, accueilli tièdement à sa sortie en 1972, est au fil des années devenu un des albums préférés des critiques de rock mais également des fans du groupe anglais. Premier et unique album studio des Rolling Stones, Exile on Main Street explore toutes les facettes de la musique populaire américaine : le rock’n’roll avec Rock Off, le blues à travers Ventilator Blues, la soul et le gospel avec Stop Breaking Down… Devenu depuis un classique du groupe, cet album a marqué les esprits tant il est devenu le symbole des « Stones way of life » mais aussi du style Keith Richards.

© Ethan Russell

© Ethan Russell

Au début des années 70, les Rolling Stones quittent l’Angleterre pour échapper au fisc et s’installent sur la Côte d’Azur dans la célèbre Villa Nellcôte devenue très vite le temple de la consommation d’héroïne, de filles et du rock’n roll. Dès les premières notes, toute la moiteur de la Louisiane et du Tennessee nous entoure et nous emmène doucement vers la transgression tant la présence de Keith Richards y est forte. L’artiste multi-millionnaire, dans son immense propriété flambe des dollars en substances illicites, passe son temps au soleil avec ses potes et ses groupies la journée et enregistre son rock la nuit.

© Dominique Tarlé

© Dominique Tarlé

Pour célébrer la réédition d’Exile on Main Street, la Galerie de l’instant présente jusqu’au 22 septembre 2010 le travail de deux photographes, témoins et amis du groupe : Dominique Tarlé et Ethan Russell. Venu saluer son ami Keith et passer une journée à la Villa, Dominique Tarlé fut invité à rester et partagea la vie des artistes pendant plus de six mois, témoignant ainsi de leur vie de famille, de leur quotidien et de l’enregistrement de l’album. Il y réalisa des séries d’images depuis devenues cultes et est connu par tous les fans comme le seul photographe à avoir vécu avec les Rolling Stones !
Quant à Ethan Russell, il commença à photographier le groupe dès 1969, les suivant lors de multiples tournées, vivant à leur côté le terrible concert d’Altamont en 1969 ou l’énorme tournée américaine de 1972, lors de la sortie de l’album.

© Dominique Tarlé

© Dominique Tarlé

Ses images en noir et blanc sont présentées en France pour la première fois dans une exposition à deux voix. Au delà d’une simple exposition sur le plus grand groupe de rock des tous les temps, ces photos sont surtout une conversation entre deux artistes se remémorant et confrontant leur vision du groupe, partageant des moments intimes et approchant de leur vérité des Rolling Stones. Et cela fonctionne admirablement tant les photos se complètent et nous donnent un semblant de réponse sur le mystère Keith Richards et Mick Jagger les deux membres emblématiques du groupe.

© Ethan Russell

© Ethan Russell

Ces instantanés de vie sont émotifs, puissants et on ne sent aucun égo de photographe mais bien le regard bienveillant et respectueux de deux témoins d’une époque. Introduit dans le quotidien hors du commun d’un groupe mythique, le groupe en devient encore plus attachant. Véritable retour dans le passé, nous pénétrons dans les coulisses et les profondeurs d’un monde encore très rarement exploré d’aussi près. Marianne Faithfull sourit sur l’une des photographies tandis qu’on se surprend à observer Jimmy Hendricks dans les vestiaires.

© Dominique Tarle

© Ethan Russell

Techniquement parfaites, ces photographies nous rapprochent du mythe des Rolling Stones. Prises par deux photographes d’exception dont l’humanité est palpable jusque dans leur sourire, ces souvenirs me font l’effet d’une machine à remonter le temps, tant je me suis sentie si proche du groupe et de ces moments vécus qu’ils ont accepté de partager avec nous, pauvres mortels….

Crédit photos : with the courtesy of Galerie de l’Instant

LA GALERIE DE L’INSTANT
46 rue de Poitou 75003 Paris / tél : 01 44 54 94 09
www.lagaleriedelinstant.com

Ouvert du mardi au samedi de 11.00 à 19.00

Marie-Odile Radom

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